Thursday 16 June 2011

Québec Solidaire ne doit pas être un one-man show

Je n’ai jamais été membre d’aucun parti politique. J’aime trop mon indépendance pour ça. Mais je respecte ceux qui choisissent de le faire, bien que je doive avouer que j’ai un petit penchant pour Québec Solidaire (QS), le parti pour lequel j’ai voté aux deux dernières élections.

Des problèmes d’orientation

Par contre, aujourd’hui, je me pose de sérieuses questions sur mon orientation politique. J’ai même décidé de m’ouvrir un blogue et d’y écrire ce texte, tellement ces questions me turlupinent depuis quelques semaines déjà.

Je pense que le seul élu de QS, M. Amir Khadir, fait du bon travail. Il représente bien la gauche militante québécoise. Mais, à mon avis, il s’est beaucoup éloigné de la mission originale du parti.

Les factions de la gauche québécoise

Revenons à la genèse de QS. Ce parti est né de la fusion :
1-    de Union des Forces Progressistes (UFP),
2-    du Rassemblement pour une Alternative Progressiste (RAP),
3-    du Parti de la Démocratie Socialiste (PDS)
4-    du Parti Communiste du Québec (PCQ)
5-    et du mouvement Option Citoyenne dirigé par Françoise David.

À son origine même, QS devait représenter ces différentes factions de la gauche québécoise qui ont accepté de se saborder dans l’intérêt de la justice sociale.


Un one-man show

Cette mission centrale ne semble plus être une priorité pour QS, ou en tout cas pour Amir Khadir. Alors que ce parti promettait de faire de la politique autrement, avec une direction collégiale, il est maintenant devenu un one-man show. M. Khadir, malgré toutes ses qualités, y prend beaucoup trop de place. On se croirait revenu à l’époque où Mario Dumont était chef et unique député de l’ADQ ! Ça n’a aucun sens ! Mais où est donc passée la collégialité ? Et surtout, où est donc passé Mme Françoise David ? Pourquoi Amir Khadir prend-il toute la place alors que QS devait à l’origine être dirigé en collégialité, pour faire de la politique autrement ?

Les exemples de cette trop grande préséance de M. Khadir sont nombreux. D’abord, sur l’application de la loi 101 aux cégeps, l’unique député solidaire a annoncé qu’il n’était pas d’accord sans même avoir consulté ses membres ou, à tout le moins, Mme Françoise David, celle qui devrait être sur un pied d’égalité avec M. Khadir. Aussi, dans le cas du fameux projet de loi 204 sur l’entente entre la ville de Québec et Quebecor, mes sources me confirment que les membres actifs de QS dans la vieille capitale n’ont pas été consultés non plus. Même si j’approuve le combat de M. Khadir contre ce projet de loi, je considère qu’il s’est éloigné des principes solidaires de consultation et de collégialité dans sa démarche.

Et que penser de ces tristes événements médiatiques où M. Khadir s’est tourné au ridicule, transformant avec lui son parti politique en la risée du Québec ? Je pense à ce soulier lancé sur une photo du président des États-Unis, à cette manifestation anti-israélienne devant la boutique d’un petit commerçant du Plateau ou encore à cette ridicule manifestation anti Grand Prix de Formule 1 pendant laquelle M. Khadir s’amusait à dégonfler des ballons… Franchement, comme action politique militante, on a déjà vu beaucoup, beaucoup mieux. Ce n’est pas avec de tels comportements que plusieurs jugent indignes d’un député qu’on fera avancer la justice sociale au Québec !

Conclusion : mettre Françoise David de l'avant !

Il n’y a qu’une seule façon de remettre QS sur les rails, et c’est de remettre Françoise David à l’avant-plan. M. Khadir, malgré tout sa bonne volonté, est trop excité et perd trop de temps avec des enjeux insignifiants pour pouvoir à lui seul faire avancer des enjeux comme le logement social, le scrutin proportionnel ou l’égalité hommes-femmes.

Certaines de mes sources dans la ville de Québec m’ont confirmé qu’il y avait un conflit de personnalité latente entre les deux porte-paroles de QS. J’ose espérer qu’il n’y ait là rien de bien grave. Mais, dans le cas où le climat deviendrait de plus en plus irrespirable, je pense que M. Khadir devrait céder sa place de premier porte-parole à Mme Françoise David, une femme qui est plus posée et réfléchie que lui. M. Khadir est un bon motivateur pour les troupes de gauche, mais il devrait reconnaître que Mme David ferait certainement un meilleur leader pour la population en général.

Bref, que Françoise David revienne pour remettre Amir Khadir à sa place, et vite ! Sinon, les Solidaires seront incapables de profiter de l’affaiblissement du Parti Québécois d’ici les prochaines élections.

Mme David, la gauche a besoin de vous ! Saurez-vous répondre à l’appel ?

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